Quand l’Art et la Science se rencontrent pour dénoncer et sensibiliser aux controverses environnementales… Un projet interdisciplinaire mené par des étudiants.
Une exposition interactive organisée au Mundaneum du 18 janvier au 11 février 2018
Pour la première fois, des étudiants de l’ULB et de l’Ecole supérieure des Arts Saint-Luc Bruxelles se sont rencontrés autour d’un projet commun : la création d’une visualisation numérique de controverses environnementales. Ce projet créatif sort le travail académique de l’université et transpose la recherche en une expérience narrative accessible à tout public.
Cette exposition constituera, non seulement l’occasion de mettre en lumière les résultats des travaux des étudiants, mais également de questionner, de manière plus large, l’intérêt de faire collaborer Sciences et Arts visuels.
Ce projet est coordonné par des chercheurs-enseignants en Arts numériques de l’ESA Saint-Luc Bruxelles et de l’ULB (Facultés des Sciences et de Philosophie et des Sciences Sociales) et soutenu par la Fondation Bernheim, Transcultures et Mundaneum.
Conférence inaugurale le jeudi 18 janvier 2018 de 18h30-19h30, suivie d’une visite interactive de l’exposition et d’un drink
Intervention de François Gemenne [1] « Ce que l’art fait à la science : pour un nouveau récit de l’environnement »
Malgré des alertes scientifiques de plus en plus fréquentes et de plus alarmistes, la crise environnementale devient chaque jour plus sévère, qu’elle touche au changement climatique, à l’érosion de la biodiversité ou à la pollution atmosphérique. La lutte contre le changement climatique, pour ne prendre qu’un aspect de la crise, reste largement perçue comme une contrainte, à laquelle beaucoup vont chercher à échapper. Dans cette perspective, quelle peut être la place de l’engagement artistique pour façonner de nouvelles représentations de l’environnement, et donc de nouveaux modes d’action collective ? Si les rapports scientifiques dessinent les contours de ce que nous voulons éviter, l’art peut-il dessiner les contours d’un monde désirable ?
[1] Spécialiste des questions de géopolitique de l’environnement et des migrations, François Gemenne est directeur exécutif du programme de recherche interdisciplinaire « Politiques de la Terre » à Sciences Po (Médialab). Il est par ailleurs chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège, où il dirige l’Observatoire Hugo. Il enseigne également les politiques d’environnement et les migrations internationales à Sciences Po Paris et Grenoble et le cours « Environnement, ressources naturelles et conflits » (Chaire Bernheim) à l’ULB qui est à l’origine de la recherche scientifique exposée dans « rencontres et controverses ».
Interventions de Krystel Wanneau [2], Thierry Cuvelier [3] et des étudiants de l’ULB et de l’ESA Saint-Luc Bruxelles
De quoi parle-t-on avec l’anthropocène ? Cette notion, qui a d’abord émergé des débats scientifiques entre géologues, connaît aujourd’hui un certain succès dans les médias. Les sciences sociales se sont depuis mobilisées pour comprendre cet évènement et le replacer dans l’histoire environnementale contemporaine, notamment celle du changement climatique. Les controverses environnementales révèlent des conflits entre des modes de gouvernance de l’environnement et nous introduisent les victimes de l’anthropocène.
La collaboration entre les étudiants de l’ULB et de l’ESA Saint-luc Bruxelles repose sur la complémentarité de chaque formation. L’intérêt pédagogique de ce projet interdisciplinaire est de produire une recherche académique et artistique, qui vise à documenter et à visualiser des controverses environnementales. Chaque cartographie politise l’environnement et nous questionne : comment dépasser ces conflits entre nature et culture ?
[2] Krystel Wanneau enseigne à l’ULB la cartographie de controverse, les politiques environnementales internationales et les relations internationales dans la pensée politique. Elle mène son doctorat sur la perméabilité du Programme des Nations Unies de l’Environnement à l’épreuve de la circulation des experts environnementaux internationaux en co-tutelle au centre de Recherche et Etudes en Politique Internationale (REPI) de l’ULB et à l’Université Laval. Elle a publié sur les conflits environnementaux, l’adaptation au changement climatique et la place de la science dans la gouvernance environnementale internationale. Elle a précédemment travaillé comme chercheure pour le Centre d’Etudes du Développement durable (CEDD) de l’IGEAT et l’Institut du développement durable et des relations internationales.
[3] Thierry Cuvelier est illustrateur et enseignant à l’ESA Saint-Luc Bruxelles depuis 1985. Il est l’un des fondateurs d’une des premières formations en Belgique en Arts numériques. Ce cursus, en constante évolution depuis sa création, se tourne aujourd’hui de plus en plus vers les applications numériques créatives, dont le jeu vidéo indépendant.