Conférence présentée dans le cadre du cycle Arkéo 2014 par Patrick Semal (IRSNB) et Tara Chapman (ULB)
Les Néandertaliens de Spy occupent une place particulière dans l’Histoire de la Paléoanthropologie car ils sont les premiers Hommes fossiles découverts en position stratigraphique avec des outils de pierre et des restes de faune disparue.
Depuis leur découverte en 1886 par le géologue Maximin Lohest et l’archéologue Marcel De Puydt, le regard que nous portons sur les Néandertaliens a beaucoup changé. Les développements technologiques du XXème siècle ont permis la (ré-)étude de ces anciennes collections en les replaçant dans les questions scientifiques du moment. Ainsi la datation directe des différents individus montre que les Néandertaliens de Spy comptent parmi les derniers représentants connus de cette population. Ils chassaient les grands herbivores comme l’attestent l’étude archéozoologique et les analyses isotopiques ; mais l’étude des micro-fossiles contenus dans le tartre dentaire démontre qu’ils se nourrissaient aussi de rhizomes de nénuphar ce qui est fort loin de l’idée que l’on se fait habituellement des Néandertaliens. La numérisation de l’ensemble des ossements néandertaliens a permis la réalisation du premier squelette virtuel de Néandertalien et son étude biomécanique.
Elle a aussi servi de base à la réalisation de Spyrou, reconstitution hyper-réaliste par les artistes néerlandais Adrie et Alfons Kennis, qui synthétise nos connaissances actuelles des Néandertaliens de Spy.
Derrière le silicone de la création artistique se cache ainsi plusieurs années de recherches qui nous rapprochent un peu plus des Néandertaliens de Spy sans pour autant lever totalement le voile…