Conférence sur les liens entre science et poésie, avec lectures de texte
“De la Révolution française aux années 1900, la science inspira nombre de poètes, qui n’hésitèrent pas à évoquer, voire invoquer, les dernières percées médicales, les ptérodactyles, l’algèbre, les théories évolutionnistes, les progrès de la chimie, la géologie, l’astronomie ou le gaz acétylène. Héritiers des Lumières, ces auteurs voulurent émousser les « épines des sciences » grâce aux « fleurs de la poésie », pour favoriser la diffusion des savoirs, mais aussi pour défendre l’unité d’une culture pensée comme un seul arbre de connaissances et de pratiques, à une époque où littérature et sciences organisaient leur séparation de fait. Cette anthologie est issue d’un programme primé par l’Agence nationale de la recherche. Elle ressuscite une poésie étonnante et les débats qu’elle a engendrés. Elle dévoile un XIXe siècle inattendu, pour lequel le partage actuel des disciplines n’eut rien d’une évidence. Un moment de la modernité où « la question des rapports de la science et de la poésie » a joué un tel rôle que le premier Prix Nobel de littérature a récompensé en 1901 un « poète scientifique » français. Une constellation de discours qui impliqua les plus grandes figures de notre panthéon littéraire et scientifique, tels Ampère, Hugo, Lamartine, Carnot, Baudelaire, Cuvier, Balzac, Lautréamont, Verlaine, Pasteur ou Flaubert. Occasion de revivre l’impact original de nombreuses découvertes, ce recueil inclut plus de deux cents textes, abondamment illustrés et commentés, pour donner à savourer toute l’inventivité d’une poésie qui s’employa à célébrer, méditer, enseigner, faire rire ou polémiquer, quand elle ne flirta pas avec la publicité. Cette production méconnue est replacée dans son histoire, pour interroger tant la tradition qui l’a précédée, que sa survie dans la création actuelle, et peut-être future. Sous la direction d’Hugues Marchal.”