par Pierre Devillers, Chef de section honoraire de l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique à Bruxelles.
mardi 16 février 2016 à 19h30
amphi de zoologie, Institut de Zoologie – Bât. I1, Quai Edouard van Beneden 22 à 4020 Liège (plan d’accès)
Le déroulement du phénomène évolutif sur terre est caractérisé par l’alternance de périodes de croissance de la diversité biologique et de périodes courtes d’extinction massive. Cinq grandes crises d’extinction ont ponctué les 540 derniers millions d’années ; la plus intense est celle de la fin du Permien, la mieux connue, celle de la fin du Crétacé qui a fait disparaître les grands dinosaures. Nous vivons la sixième grande extinction du Phanérozoïque, avec un taux d’extinction égal ou supérieur à celui des extinctions les plus sévères du passé. Cette crise de la biodiversité, si elle n’est sans doute pas une menace pour le devenir à long terme du processus vivant est un désastre pour notre génération et les suivantes, en ce qu’elle touche en premier lieu les espèces les plus emblématiques du patrimoine culturel et affectif, et entraîne un appauvrissement et une banalisation irrémédiables de notre monde. Les causes proximales de cette crise sont la perte, la dégradation et la fragmentation, à l’échelle planétaire, du milieu de vie des animaux et des plantes, ainsi que l’exploitation directe dont certains organismes font l’objet. Les causes sous-jacentes sont la croissance démentielle de la population humaine, et le modèle socio-économique dominant fondé sur la primauté absolue et exprimée de la recherche du pur profit, érigée en dogme. Son succès idéologique a emprisonné la quasi-totalité du monde dans un capitalisme dérégulé qui ne peut fonctionner qu’en externalisant ses coûts sociaux et environnementaux.
Merci de confirmer votre participation par email (Sylvie Marchal – Sylvie.Marchal@ulg.ac.be)